Newsletter : 7 au 11 septembre

Ce qu’il s’est passé sur les marchés financiers…

· Bourses européennes

- Le CAC 40 a clôturé en hausse de 0,2% jusqu’à atteindre 5034 points vendredi, après une semaine de hausse. Accor (-4,27%) est sorti du CAC 40 et laisse sa place à Alstom (+1,58%). Le CAC 40 est tiré vers le haut grâce aux progressions dans l’aéronautique (Airbus +6%, Safran +4%).

- L’EuroStoxx 50 maintient sa performance de début de semaine et gagne seulement 0,09% à 3315 points (contre 3314 en début de semaine).

- Côté entreprises européennes, Easyjet termine la semaine dans le rouge avec -5,25% du fait de capacités de vols limitées à 40% et de la mise en place d’une quarantaine par les britanniques. Europcar continue sa chute avec une baisse de 40%. Le fabricant de bateaux Beneteau quant à lui affiche également une chute de 12%. Inversement, Scor présente des résultats encourageants avec une hausse de 11%, soit la meilleure performance du SBF 120.

- Malgré le discours de la Présidente de la Banque Centrale Européenne, Christine Lagarde, le rebond sur les marchés européens arrive à terme. La BCE maintient en effet ses principaux taux d’intérêt directeurs, décision mal reçue de la part des investisseurs.

· Bourses américaines

- Après une chute continue cette semaine, la cote américaine remonte très légèrement : +0,78% pour le Dow Jones à 27 750 points, +0,56% pour le S&P 500 à 3358 points et +0,42% pour le Nasdaq à 10 965 points.

- L’indice Sentix passe de -13 à -8. Malgré tout, les investisseurs restent inquiets quant aux valorisations : la faible intensité du rebond post-confinement, le regain de tensions commerciales et la persistance du Covid-19 maintiennent un degré d’aversion au risque élevé de la part des investisseurs.

- L’évolution du Nasdaq conditionne largement les fluctuations des bourses américaines.

- La banque japonaise Softbank a pris d’énormes options d’achat sur les valeurs de la tech américaine, ce qui explique notamment l’envolée spectaculaire des cours du Nasdaq au cours du mois d’août.

· Matières premières

- Le cours du nickel a atteint 15 660 dollars la tonne (+15 %), soit son niveau le plus élevé depuis 10 ans. La reprise économique entraîne une demande croissante du nickel utilisé dans la fabrication de batteries. La raréfaction des gisements de production crée également des tensions sur les capacités d’approvisionnement du métal blanc et poussent les cours à la hausse.

- Le Brent abandonne 0,59% à 40,55$ le baril et le WTI perd 0,63% à 37 ,81$. En effet, les stocks de pétrole brut américains augmentent considérablement et exercent une pression à la baisse sur les cours.

- Le cours de l’or maintient ses performances exceptionnelles et affiche une hausse de 0,72% sur la semaine, tout comme l’argent à 0,76%.

- Le gaz naturel affiche les pertes les plus importantes avec une baisse de 12,94%. L’évolution des stocks hebdomadaires aux U.S. au-dessus du consensus ainsi que la publication du compte-rendu de l’EIA faisant état d’une hausse de 70 Mds de pieds cubes dans les stocks souterrains inquiètent les marchés gaziers.

· Forex

- Le cours euro-dollar se stabilise autour de 1,18.

Les opérations financières du moment…

- Patrick Drahi a annoncé son intention de racheter l’intégralité des actions d’Altice Europe (géant des médias et télécoms propriétaire de SFR, BFM et RMC) à un coût unitaire de 4,11 €, soit une prime de 23,8% pour un total de 2,5 milliards d’euros. Patrick Drahi profite ainsi d’un des cours les plus faibles d’Altice Europe pour retirer sa société de la Bourse d’Amsterdam. Un aveu sur son anticipation de dégradation du secteur des médias en Bourse à moyen-terme.

- L’opérateur boursier Deutsche Börse a annoncé s’être porté acquéreur de la Bourse italienne. Les négociations avec la Bourse Euronext sont en cours tandis que les estimations tablent sur une valorisation entre 3,5 et 4 milliards d’euros.

- Le conseil d’administration de l’entreprise Suez a rejeté ce 10 Septembre l’offre de rachat de Veolia, au motif que le montant de l’offre serait bien inférieur à la valorisation de Suez. Bertrand Camus, directeur général de Suez, cherche ainsi à conserver l’indépendance du groupe.

États, institutions financières et entreprises en bref…

· Etats, organisations

- Une reprise en U sur le territoire américain semble plus probable qu’une reprise en V. Les rendements des bons du Trésor américain à 10 ans deviennent négatifs pour la première fois cette année. Les plus-values perçues par les investisseurs obligataires en bénéficient ainsi.

- Le plan de relance français de 100 Mds € représente 4% du PIB quand les estimations tablent sur une destruction de 382 Mds € de richesse due au Covid-19. Les dispositifs anti-crises seraient insuffisants compte tenu de l’ampleur de la crise sanitaire.

- La reprise économique se généralise et permet au gouvernement chinois d’afficher un excédent commercial positif évalué à 58,93 Mds $. Les exportations chinoises augmentent en effet de +9,5% face à une baisse des importations de –2,1%.

- Londres conclut son premier accord commercial avec Tokyo qui devrait entrer en vigueur en Octobre. Le gouvernement britannique a ainsi réussi à accroître ses exportations de thé, de préparations pour pain ou encore de fromage en échange d’une réduction des tarifs douaniers sur les pièces automobiles. La communication sur l’accord commercial par Londres suggère que Londres peut faire mieux sans l’Union Européenne. Pourtant, si l’’accord doit enrichir le Royaume-Uni à hauteur de 0,07% de son PIB, la sortie de l’UE devrait lui coûter 4,9% de son PIB…

· Institutions financières

- Les espérances des marchés ont été douchées par les messages de la BCE ce jeudi 10 Septembre. La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a affiché sa sérénité quant au renforcement de l’euro, bien que celui-ci pèse sur la reprise de l’inflation. La sanction du marché a été immédiate : la reprise asymétrique entre les secteurs d’activité et les pays, la faible inflation, la hausse de l’euro et la politique monétaire de la FED continuent d’inquiéter les investisseurs. Par conséquent, la BCE a dû rectifier le tir ce vendredi. Elle a assuré être prête à renforcer son action face à la crise économique actuelle.

- Jerome Powell, président de la Réserve Fédérale américaine, annonce que les taux directeurs resteront maintenus durablement bas, laissant grimper l’inflation au-delà de l’objectif des 2%. La priorité est ainsi donnée à l’emploi, laissant anticiper des taux d’intérêt bas pendant une période plus longue que prévue. Les marchés financiers ont réagi positivement à cette annonce avec une hausse à l’ouverture du Dow Jones de 0,9% et du S&P 500 de 0,5% ce jeudi 10 Septembre.

· Entreprises

- La compagnie aérienne Singapore Airlines a annoncé réduire ses effectifs d’environ 20%, soit une suppression de 4300 postes pour faire face à la crise du Covid-19. Il s’agit du plus important plan social de l’entreprise depuis sa création.

- Le transport aérien risque de subir une écotaxe de 4,2 milliards d’euros conformément aux mesures préconisées lors de la convention citoyenne pour le climat. Selon la DGAC, le trafic devrait être réduit à hauteur de 17% et 120 000 à 150 000 emplois devraient disparaître. Le bénéfice environnemental quant à lui reste minime avec une réduction de seulement 0,74% des émissions de CO2.

- Le plan de relance du gouvernement français alloue 1,2 milliards d’euros aux industriels faisant la promotion du Made in France afin de réduire leurs émissions de CO2. Les principaux bénéficiaires appartiennent aux secteurs de la sidérurgie, de la chimie et du ciment, connus pour leur empreinte carbone importante.

- Le géant pétrolier britannique BP a annoncé avoir investi 1 milliard de dollars dans l’éolien en mer. Cette décision fait écho à la volonté du groupe d’investir 4 milliards de dollars chaque année dans les énergies renouvelables.

- Le secteur du bâtiment supporte mieux les effets de la crise que prévu grâce à la rénovation énergétique : alors que la Fédération Française du Bâtiment (FFB) anticipait une chute de 18% de l’activité, le rattrapage en Août a conduit la FFB à revoir à la baisse ses anticipations, avec une chute estimée à 14,8%.